Si vous suivez de près l’actu des dinosaures, vous avez forcément aperçu un jour où l’autre Ronan Allain dans un reportage à la télé ou dans les magazines : c’est le Monsieur Dinosaures du Muséum d’Histoire naturelle de Paris. Vous le retrouvez en bonne place dans les albums des Dinosaures en BD, que ce soit dans la présentation de ses fouilles à Angeac (dans le tome 3) ou de son superbe spinosauridé laotien, l’Ichthyovenator (dans le tome 4). Il apparaît même dans le roman jeunesse Jurassic Couac !
Un homme à la passion communicative, que l’on retrouve dans cette interview donnée dans Bamboo Mag en 2012.
Vous êtes paléontologue au Muséum National d’Histoire naturelle de Paris (MNHNP) : comment devient-on paléontologue, justement ?
Ronan : En étant passionné ! Et il vaut mieux car nous sommes très peu de professionnels en France. J’étais passionné de fouilles paléontologiques et j’ai fait des études universitaires de biologie et de sciences de la terre, je suis devenu docteur en 2002 puis, depuis 2007, paléontologue au MNHN…
Comment avez-vous découvert Les Dinosaures en BD ?
Ronan : Arnaud Plumeri avait contacté le Muséum afin d’avoir une sorte de validation scientifique de notre part. Étant un véritable passionné de BD (j’en ai 1500 !), j’ai accepté avec plaisir. J’ai donc fait une première relecture et on est devenus amis !
Que pensez-vous, en tant que spécialiste, de la forme comme du fond, de la série ?
Ronan : Le sujet a toujours, et de tout temps, passionné mais le fait de transmettre de véritables informations scientifiques, vérifiées et validées, est un gage de qualité supplémentaire pour cette série ; il y a tellement de livres sur le sujet qui ne sont que des copiés-collés erronés que, en tant que spécialiste, on enrage souvent… Pas là, et c’est très important ! Je dois dire qu’en plus, c’est très plaisant de participer à ce projet qui, bien que ludique, suit totalement les avancées scientifiques. La forme permet de faire passer un fond très rigoureux. En plus, le fait d’intégrer Compso, le dino récurrent, est vraiment très sympa. Je vois les planches au fur et à mesure (j’ai d’ailleurs droit à ma planche dans le tome 3, quel honneur !) et Arnaud, qui est un véritable passionné, ne laisserait pas passer une erreur. D’ailleurs, même si le dessin de Bloz est naïf, il est totalement dans le vrai en ce qui concerne les proportions et les détails, et arrive à faire en sorte que ce soit parfaitement juste ! Ils ont réussi, en trois tomes (note : maintenant quatre), à balayer un beau bestiaire d’incontournables dinosaures…
Il y a constamment des découvertes qui font bouger nos connaissances : quel est le dernier fossile que vous ayez découvert ?
Ronan : Le fameux Spinosaure au Laos : l’Ichthyovenator (note : que vous retrouvez dans le tome 4) ! Mais c’est le fruit de longues fouilles (cela fait huit ans que nous avons découvert le site du Laos). Mais sans aller aussi loin, le site d’Angeac en Charente (seul chantier de fouilles en France) fournit aussi de belles découvertes… qu’on espère, mon fils de sept ans et moi, retrouver dans un prochain album des Dinosaures !
Angeac, site à visiter
Ouvert au public un mois dans l’année (en général de fin juillet à fin août), vous pourrez suivre un chantier de fouilles, faire des ateliers, voir des fossiles… Avec des fouilles prévues sur les dix prochaines années, c’est l’endroit rêvé pour tous les paléontologues en herbe ! Pour suivre l’actualité du site, rendez-vous sur la page Facebook : fouilles paléo d’Angeac-Charente.
Dans la vidéo suivante, retrouvez la campagne 2016 de fouilles à Angeac en compagnie notamment de Ronan Allain et de l’excellent dessinateur Mazan.
Mazan a recueilli dans plusieurs ouvrages illustrés intitulés Mimo ses dessins et anecdotes sur le chantier d’Angeac.
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